SOIR D’HIVERAu porte-mèche maman file, Papa feutre les bottes ; Frérot joue avec un jouet, Et notre sœur l’embête. « C’est le mien, ce n’est pas le tien », Dit-elle à notre frère. « Maman ! Elle a pris mon jouet ! », Se plaint-il à maman. À la table, dans la pénombre, Je lis un livre russe. C’est très dur, incompréhensible : Que lis-je ? Je ne sais. Une fois encor meurt la mèche, Il faut la remplacer. Frère et sœur se cherchent querelle – Ça commence à bien faire ! Grand-maman veille le bébé, Chantant sur le berceau : « Dodo, dodo, baïou-baï baï, Dors, ma petite fille ! » (Comment dormir dans ce vacarme À moins que l’on soit sourd ?) « Gronde-les, Anna, ça suffit, Il faut les mettre au lit. » Tous les soirs la mèche fumante Teint la maison de bleu. Dès qu’on se couche, les yeux piquent, Et adieu le sommeil ! Dans le lit, sous la couverture, Longtemps nous folâtrons. Mais nous allons bientôt nous taire Sous la ceinture de papa. Un autre soir, dans le sous-sol, Mamie conte une histoire. Nous l’écoutons dans le silence (Si ce n’est un murmure) : « Douda, douda, où étais-tu ? – Je forgeais une faux. » Ou bien : « Chérie, où étais-tu ? – Sur la tombe de l’oncle... »
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Гижӧд
Soir d’hiverЖанр:
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Комиӧн
Тӧвся рыт Оригинал гижысь
Нёбдінса ВитторОригинал гижан кад:
1918ʼ во
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